Sheikh Ibn ‘Utheymin
Question : Certaines personnes disent : “Nous ne nous occupons que de ce qui nous concerne, nous n’avons pas à nous préoccuper de ce que les autres font”, c’est à dire : nous nous acquittons de ce qu’Allah nous a ordonné à nous et ne sommes point concernés par ce que les autres font. Cette parole est-elle authentique ?
Réponse : Cette parole n’est pas juste, et ce en raison de la parole du prophète صلى الله عليه وسلم :
Celui d’entre vous qui voit un mal qu’il le change par sa main, (Ndt : c.-à-d. par la force) s’il en est incapable alors par sa langue, s’il en est incapable alors par son cœur…
Et d’après la parole d’Allah تعالى :
Que soit issue d’entre vous une communauté appelant au bien, ordonnant le convenable et réprouvant le blâmable. Ceux-là seront les bienheureux. Et ne soyez points semblables à ceux qui se divisèrent et divergèrent entre eux après que les preuves flagrantes leur furent apportées. À ceux-là nous réserverons un châtiment terrible.
Sourate Aali ‘Imran, v.104/105.
Sa parole : semblables à ceux qui se divisèrent, après avoir fait mention de l’ordonnance du convenable et la réprobation du mal, est une preuve que l’abandon du fait d’ordonner le bien et réprouver le mal entraîne la division et la décomposition de la communauté et aboutit à ce que chacun prenne une voie qu’il emprunte de son côté.
Alors que le fait d’ordonner le convenable et réprouver le blâmable est une particularité et un emblème de cette communauté, que de ce fondement dépend sa prééminence ainsi que sa noblesse et que le délaissement de celui ci est une cause de perdition comme l’indique la parole d’Allah تعالى :
Par le temps, l’être humain est voué à la perdition à l’exception de ceux qui croient et accomplissent les œuvres pies, ceux qui se conseillent mutuellement la vérité ainsi qu’ils se recommandent mutuellement la patience.
Sourate Al ‘Asr.
Et certes oui, si l’époque est corrompue, que la communauté l’est tout autant et qu’il est tout à fait impossible de réformer quoique ce soit, alors à ce moment-là nous disons à la personne : ne t’attriste point à leur sujet, et que ta poitrine ne se resserre point face aux ruses qu’ils fomentent, préoccupe-toi de toi et l’on recherche l’aide auprès d’Allah.
Majmou’ Fatawa Wa Rassa’il / V.27 p.517 – 518.
traduit par SalafIslam.fr