La mort n’arrive pas qu’aux autres !

Sheikh ‘Abdel-‘Azîz Ibn ‘Abdi-llâh Ibn Bâz

– Faire répéter l’attestation de l’unicité à un mourant

Il est légiféré de faire répéter « la ilâha illa lâh » au mourant conformément à la parole du Prophète – Prière et Salut sur lui – :

« Faites répéter « la ilâha illa lâh » à vos morts. »
Rapporté par Mouslim dans son recueil authentique.

« À vos morts » signifie : « aux mourants » ; ceux qui agonisent et dont les signes d’une mort proche sont percevables.

– Lorsque l’on est assuré de sa mort

On lui ferme les yeux et on lui serre les mâchoires conformément à ce qui a été rapporté dans la sunnah.

– Il est obligatoire de laver le mort musulman sauf s’il est mort en plein champ de bataille

En effet, le martyre ne doit pas être lavé et on ne doit pas prier sur lui. On l’enterre dans ses habits.
Cela conformément aux actes du Prophète – Prière et Salut sur lui – lors de la bataille d’Ouhoud.

– Description du lavage du mort

On lui couvre ses parties intimes, on l’élève légèrement et on lui presse le ventre délicatement.

Puis, celui qui est chargé de le laver s’enroule un tissu sur la main, ou quelque chose de semblable, et l’utilise pour lui nettoyer les parties intimes.

Puis, il lui fait les ablutions comme pour la Prière. Puis, il lui lave la tête et la barbe avec de l’eau et du jujubier (sidr), ou quelque chose de semblable. Puis il lui lave la partie droite du corps, puis la partie gauche, et répète ainsi l’opération une deuxième fois, puis une troisième fois en faisant passer à chaque fois sa main sur son ventre.
S’il en sort quelque chose, il le lave et bouche les orifices naturels avec du coton, ou autres.
S’il ne tient pas, on utilise de l’argile ou tout autre moyen médical moderne, tel un pansement adhésif, ou autre.

Ensuite, il lui refait les ablutions, si trois fois ne suffisent pas à le nettoyer, il le lave jusqu’à cinq ou sept fois.
Puis, il l’essuie avec une serviette et lui parfume les aisselles et les membres sur lesquels il se prosternait (visage, mains, genoux, pieds). Mais s’il lui parfume tout le corps, c’est encore mieux.
Il parfume également son linceul avec de l’encens.

Si ses moustaches ou ses ongles sont trop longs, il les coupe. Il n’y a pas de mal s’il ne les coupe pas.
Il ne lui brosse pas les cheveux ni rase ses poils pubiens et ni le circoncit, car rien ne prouve ces actes.

Quant à la femme, on lui noue les cheveux en trois tresses qu’on lui met ensuite derrière la tête.

– L’enveloppement du corps dans un linceul

Il est préférable de l’envelopper dans trois pièces de tissu blanc dans lesquelles on l’enroule, sans chemise, ni turban conformément au linceul dans lequel a été enveloppé le Prophète – Prière et Salut sur lui.
Par ailleurs, s’il porte une chemise et un pagne, puis est enveloppé dans un grand drap, il n’y a pas de mal.

Quant à la femme, elle est enveloppée dans cinq pièces de tissu : une chemise, un voile, un pagne et deux grands draps. Le petit garçon, lui, est enveloppé dans un linceul constitué d’un à trois tissus.
La petite fille, elle, est enveloppée dans une chemise et deux draps.

À tous, un linceul au minimum est obligatoire couvrant tout le corps. Par ailleurs, si le mort est en état de sacralisation, il sera lavé avec de l’eau et du jujubier (sidr), et sera enveloppé dans ses deux morceaux de tissus de l’ihram ou autres.
Sa tête et son visage ne seront pas couverts et il ne sera pas parfumé, car il sera ressuscité en prononçant la talbiya.
Ceci, conformément au hadith authentique rapporté du Prophète- Prière et Salut sur lui.

Quant à la femme en état de sacralisation, elle sera enroulée dans un linceul comme une femme ordinaire.
Toutefois, elle ne sera pas parfumée, son visage ne sera pas couvert d’un niqab et ses mains ne seront pas gantées.
Pour autant, son visage et ses mains seront entièrement couverts par son linceul comme il a été indiqué ci-dessus en parlant de l’enveloppement du corps d’une femme.

– Les personnes prioritaires pour laver le défunt, prier sur lui et l’enterrer sont dans l’ordre :

Celui qu’il a recommandé dans son testament, puis son père, puis son grand-père, puis de proche en proche parmi les hommes agnats (parents qui descendent d’une même souche masculine).

– Les personnes prioritaires pour laver la défunte sont dans l’ordre :

Celle qu’elle a recommandée dans son testament, puis sa mère, puis sa grand-mère, puis de proche en proche parmi les femmes de sa famille.

Chacun des époux a le droit de laver son conjoint, car Abû Bakr El Siddîq – qu’Allah l’agrée – a été lavé par son épouse, et °Ali – qu’Allah l’agrée – a lavé son épouse Fâtima – qu’Allah l’agrée.

– Description de la prière funéraire

Dire le Takbîr une première fois puis réciter la sourate « L’Ouverture » (El Fâtiha). Il est bon de la faire suivre par une courte sourate, ou un ou deux versets, car ceci est rapporté dans un hadith authentique d’Ibn °Abbâs – qu’Allah les agrée.

Puis dire le deuxième Takbîr puis réciter la prière sur le Prophète – Prière et Salut sur lui – comme dans le Tachahhoud.

Puis dire le troisième Takbîr puis faire l’invocation suivante :

“Allah !
Pardonne à nos vivants et à nos morts, aux présents et aux absents, aux vieux et aux jeunes, aux hommes et aux femmes.
Ô Allah !
Celui d’entre nous que Tu maintiens en vie, fais-le vivre sur la voie de l’Islam, et celui d’entre nous dont Tu as pris l’âme, fais-le mourir dans la Foi.
Ô Allah !
Pardonne-lui, fais-lui miséricorde, accorde-lui le salut, efface-lui ses fautes, assure-lui une noble demeure et élargis-lui sa tombe.
Lave-le avec de l’eau, de la neige et de la grêle, et nettoie-le de ses péchés et de ses fautes, comme on nettoie le vêtement blanc des impuretés.
Donne-lui en échange une demeure meilleure que la sienne, une famille meilleure que la sienne et une épouse meilleure que la sienne.
Fais-le entrer au Paradis, et protège-le du châtiment de la tombe et du châtiment de l’Enfer.
Élargis sa tombe et illumine-la-lui.
Ô Allah !
Ne nous prive pas de sa récompense et ne nous égare pas après sa mort. »

Puis dire le quatrième Takbîr et saluer une seule fois sur sa droite.

Il est conseillé de lever les mains à chaque Takbîr.

Si le défunt est une femme, on dit : « Ô Allah ! Pardonne-lui (féminin)… »
[Lave-la, fais-la entrer, etc.]

S’ils sont deux, on dit : « Ô Allah ! Pardonne-leur à tout deux (duel)… »

S’ils sont plusieurs, on dit : « Ô Allah ! Pardonne-leur (pluriel)… »

(C.-à-d. en accordant en genre et en nombre).

Mais s’il s’agit d’un enfant, en lieu et place de la demande de pardon, on dit :

« Ô Allah !
Fais qu’il soit un prédécesseur, une épargne et un intercesseur exaucé pour ses parents.
Ô Allah !
Alourdis par lui la balance de leurs bonnes actions et accrois leurs récompenses.
Réunis-le avec les croyants pieux et mets-le sous la tutelle d’Ibrâhîm – Prière et Salut sur lui – et protège-le par Ta miséricorde du châtiment de l’Enfer. »

Conformément à la Sunna, l’Imam se tient au niveau de la tête du défunt, si c’est un homme, et au niveau du milieu du corps, si c’est une femme.

S’il y a plusieurs défunts, on place le corps de l’homme juste devant l’Imam, et celui de la femme plus en avant en direction de la Qibla.

S’il y a des enfants, on place le jeune garçon avant la femme, puis la femme, puis la jeune fille, en plaçant la tête du garçon au niveau de celle de l’homme, le milieu du corps de la femme au niveau de la tête de l’homme, puis la tête de la petite fille au niveau de la tête de la femme, et le milieu du corps de la petite fille au niveau de la tête de l’homme.

Ensuite tous ceux qui prient se tiennent derrière l’Imam, sauf si quelqu’un ne trouve pas de place derrière l’Imam, dans ce cas, il se tient à sa droite.

– Description de l’enterrement

Creuser profondément dans le sol ; une profondeur égale à la mi-hauteur d’un homme.

Faire des tombes latérales -Lahd- du côté de la qibla, on introduit le mort dans ce creux latéral sur son côté droit, on dénoue les liens du linceul qu’on laisse sur place.

On ne découvre ni le visage de l’homme ni de la femme.

Puis on bouche la fosse de briques naturelles (non cuites au feu) qu’on cimente avec de l’argile pour que le sable ne puisse s’introduire. S’il n’y a pas de briques, on bouche la fosse avec des planches de bois ou des pierres ou tout autre matériau. Ensuite, on couvre le trou avec de la terre.

À ce moment, il est recommandé de dire : « Au nom d’Allah ! Et selon la religion de l’Envoyé d’Allah » – « Bismillah wa ‘alâ millati Rassoûli-lah » –

On surélève la tombe de la surface du sol d’un empan. Si c’est possible, on entrepose des cailloux par dessus et on asperge le dessus d’eau.

Il est recommandé à ceux qui assistent à un enterrement de se tenir debout près de la tombe et d’invoquer Allah pour le mort.

En effet, le prophète – Prière et Salut sur lui -, à la fin de l’enterrement du musulman, se tenait debout devant sa tombe et disait :

« Priez pour l’absolution des péchés de votre frère, et demandez Allah de le raffermir, car il est en ce moment en train d’être questionné (par les anges) ».

– L’autorisation de prier sur un mort déjà enterré sur qui personne n’a prié

Si une personne est morte et personne n’a accompli la prière mortuaire sur elle, il est recommandé de la faire sur elle après l’enterrement, parce que le prophète – Prière et Salut sur lui -, l’a faite, à condition que ce soit dans le mois qui suit son enterrement.

Si cette période est supérieure à un mois, on n’accomplit pas cette prière, car on n’a pas de preuve que le prophète – Prière et Salut sur lui, a fait la prière mortuaire sur quelqu’un enterré plus d’un mois.

– Il n’est pas légiféré que la famille du défunt prépare le repas aux gens

Il n’est pas légiféré que la famille du défunt prépare le repas aux gens, car le célèbre compagnon Jarir Ibn Abd Allah al Bajali -qu’Allah l’agrée – a dit :

« Nous considérions (au temps du Prophète) que les réunions dans la maison de la famille du défunt et la préparation du repas après l’enterrement font partie de la lamentation prohibée. »
Rapporté par l’Imam Ahmad avec une bonne chaîne de rapporteurs.

Quant à la préparation du repas pour la famille du défunt et pour leurs hôtes, elle est autorisée.

Et il est recommandé que les proches et les voisins du mort préparent le repas parce que lorsque le prophète – Prière et Salut sur lui, fût informé de la mort de Jaafar Ibn Abu Tâlib au Chêm, il demanda à ses épouses de préparer un repas pour la famille de Jaafar puis il dit : « Ce qui leur est arrivé les préoccupe suffisamment. »

Nul grief à la famille du défunt, s’ils veulent inviter leurs voisins ou d’autres personnes pour partager avec eux le repas qui leur a été offert.

D’après la législation islamique, il n’existe pas de limite de temps à ces invitations.

– Il est interdit à une femme de porter le deuil d’une personne plus de trois jours, sauf pour son mari pour lequel elle doit porter le deuil pendant quatre mois et dix jours.

Il est interdit à une femme de porter le deuil d’une personne plus de trois jours, sauf pour son époux pour lequel elle doit le porter durant quatre mois et dix jours.

Si la femme est enceinte, le deuil se termine à l’accouchement comme le prouvent les hadiths authentiques.

L’homme, quant à lui, n’a pas le droit de porter le deuil de quiconque, faisant partie de la famille ou pas.

– Il est autorisé aux hommes de visiter les cimetières, de temps à autre, pour invoquer en faveur du mort, pour implorer la miséricorde d’Allah et se rappeler de l’au-delà

Il est autorisé aux hommes de visiter les cimetières, de temps à autre, pour invoquer en faveur du mort, pour implorer la miséricorde d’Allah et se rappeler de l’au-delà.

Le prophète – Prière et Salut sur lui – a dit :

« Rendez visite aux morts, car cela vous rappelle l’au-delà. »
(Rapporté par l’Imam Mouslim).

Le prophète – Prière et Salut sur lui – a également appris aux compagnons, quand ils rendaient visite aux morts, de dire :

« Que le salut soit sur vous, habitants de ces demeures, croyants et musulmans. Bientôt, quand Allah le veut, nous vous rejoindrons. Nous implorons Allah de vous accorder, et à nous aussi, le Salut. Qu’Allah soit miséricordieux envers les premiers et les derniers d’entre nous. »

Les femmes, quant à elles, ne sont pas autorisées à visiter les cimetières, car le Prophète – Prière et Salut sur lui – a maudit les femmes qui visitent les cimetières et parce qu’on craint pour elles le polythéisme (Fitna) et le manque de patience. De même, il leur est interdit d’accompagner le convoi funèbre jusqu’au cimetière, car le Prophète – Prière et Salut sur lui – leur a interdit cela.

Cependant, elles sont autorisées à accomplir la prière mortuaire dans la mosquée ou dans un lieu de prière comme les hommes.

Remarque importante

L’avis authentique est que le lavage du mort n’annule pas les ablutions.

Ceci est l’avis de la majorité des savants, car il n’y a aucune preuve à ce sujet. Mais si celui qui lave un corps touche les parties intimes du mort, sans tissu, ni vêtement, il doit obligatoirement refaire les ablutions.

De même, toucher une femme n’annule jamais les ablutions, que ce soit avec plaisir ou non, d’après l’avis le plus authentique des savants, tant qu’aucun liquide n’est secrété, car le Prophète – Prière et Salut sur lui – embrassait certaines de ses épouses, puis il priait sans refaire ses ablutions.

Quant à la parole d’Allah Le Très Haut, dans le verset de la sourate « Les Femmes » et de la sourate « La Table servie » : {Ou si vous avez touché les femmes}
Sourate « Les Femmes » verset 43, sourate « La Table servie » verset 6., le sens voulu est en fait l’acte sexuel, et ceci d’après l’avis le plus authentique des savants. C’est également l’avis d’Ibn °Abbâs – qu’Allah l’agrée – ainsi qu’un groupe de prédécesseurs et de ceux qui les ont suivis.

Source : Tiré du livre intitulé :
Les leçons importantes pour toute la communauté
Dix-huitième Leçon : La préparation du mort,
la prière funéraire et l’enterrement
Tiré de salat-janaza.com

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