Sheikh Mohammad Ali Ferkous
Question : Pour soigner ses varices, une femme porte des bas de contention qui lui recouvre toute la jambe, sauf le bout du pied. Les enlever et les remettre tous les jours lui causent une grande gêne, comment doit-elle faire ses ablutions ? Qu’Allah vous rétribue abondamment.
Réponse : Louange à Allah, maitre des mondes ; paix et salut sur celui qu’Allah a envoyé comme miséricorde pour le monde entier, ainsi que sur sa famille, ses compagnons et ses frères jusqu’au jour du jugement dernier. Cela dit :
Si la gêne consiste à enlever à chaque fois les bas à contention, la malade peut -dans le cas susmentionné-, après s’être lavé les pieds lors d’une purification légale (bain ou ablutions), mettre de légères chaussettes pour les recouvrir entièrement. Dès lors, elle pourra effectuer ses ablutions en essuyant juste ses chaussettes.
[Pour faire ses ablutions] le jugement religieux concernant les pieds nus est qu’ils doivent être lavés ; une fois recouverts, après un acte de purification, on se contente de les essuyer. Al-Mughîra Ibn Chou‘ba رضي الله عنه rapporte : « J’ai vu le Prophète صلّى الله عليه وسلّم faire ses ablutions et essuyer ses chaussures et ses chaussettes. » (1)La tradition fixe la durée légale de l’essuyage à trois jours et trois nuits pour le voyageur, à un jour et une nuit pour le sédentaire (2). Le compte commence, selon l’avis le plus juste, à partir du premier essuyage succédant à un état d’impureté.
Par ailleurs, si pour des raisons médicales (efficacité du traitement ou guérison plus rapide), les orteils doivent rester libres, la patiente est autorisée à associer les ablutions à l’eau (Woudoû’) aux ablutions sèches (Tayammoum) : elle lavera la partie dénudée de son pied et effectuera At-Tayammoum pour le reste ; celui-ci s’accomplit de la manière suivante : frapper une terre propre des paumes de ses mains, puis s’en frotter le visage et les mains.
Le principe jurisprudentiel stipule : « Les actions malaisées ne dispensent pas [la personne] des actions faciles ». Par conséquent, les membres sains doivent être lavés, et pour les membres malades, on effectuera les ablutions sèches.
Les versets où Allahعزّ وجلّ dit :
﴿لَا يُكَلِّفُ ٱللَّهُ نَفۡسًا إِلَّا وُسۡعَهَا﴾ [البقرة: 286].
Sens du verset :
﴾Allâh n’impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité﴿ [Al-Baqara: 286].
﴿فَٱتَّقُواْ ٱللَّهَ مَا ٱسۡتَطَعۡتُمۡ﴾ [التّغابن: 16].
Sens du verset :
﴾Craignez Allah, donc autant que vous pouvez﴿ [At-Taghâboun : 16], et le hadith dans lequel le Prophète صلّى الله عليه وسلّم dit : « Observez mes commandements dans la mesure de vos possibilités. » (3) s’appliquent à tout acte qui dépasse la capacité du croyant.
Le savoir parfait appartient à Allâh سبحانه وتعالى, et notre dernière invocation est qu’Allâh, Seigneur des Mondes, soit Loué et que prière et salut soient sur notre Prophète, ainsi que sur sa Famille, ses Compagnons et ses Frères jusqu’au Jour de la Résurrection.
Alger, le 12 de Djoumâdâ Al-Âkhirah 1437 H
Correspondant au 21 mars 2016.
(1) Aboû Dâwoûd (159), par At-Tirmidhî (99) et par Ibn Mâdjah (559). Aboû Dâwoûd dit : « ‘Alî Ibn Abî Tâlib, Ibn Mas‘oûd, Al-Barâ’ Ibn ‘Âzib, Anas Ibn Mâlik, Aboû Oumâma, Sahl Ibn Sa‘d, ‘Amr Ibn Hourayth se sont tous essuyés les chaussettes. On attribue également cette pratique à ‘Omar et à Ibn ‘Abbâs رضي الله عنهم. » At-Tirmidhî dit : « Ce hadith et Hassane-Sahîh (bon-authentique) ». Al-Albânî a jugé authentique ce hadith dans Irwâ’ Al-Ghalîl (1/137) (101).
(2) ‘Alî رضي الله عنه dit : « L’Envoyé d’Allâh صلّى الله عليه وسلّم a défini une durée de trois jours et trois nuits pour le voyageur, et pour le sédentaire un jour et une nuit. » (Mouslim, n° 276)
(3) Rapporté par Al-Boukhârî (7288) et par Mouslim (1337) par l’intermédiaire d’Aboû Hourayra رضي الله عنه.
Source: ferkous.com