Sheikh Mohammad Ali Ferkous
Question : À la fin de votre fatwa n° 915 intitulée : « Du jugement concernant l’accomplissement de la prière obligatoire en présence d’un défunt en direction de la qibla », vous avez dit : « Il est obligatoire de poser le cercueil du défunt en dehors de la mosquée, dans la salle de prière ou en dernier recours, derrière les prieurs afin qu’ils ne commettent pas cette infraction illicite. »
Ma question consiste à dire : est-il possible de joindre à ce jugement le fait que le défunt soit posé dans la loge de l’imam pendant que sa porte soit éventuellement ouverte, permettant de voir le cercueil ? Cela concerne-t-il aussi le fait de le mettre dans la cour de la mosquée, dans la direction de la qibla des prieurs ? Qu’Allâh vous récompense de la meilleure manière.
Réponse : Louange à Allâh, Maître des Mondes ; et paix et salut sur celui qu’Allâh a envoyé comme miséricorde pour le monde entier, ainsi que sur sa Famille, ses Compagnons et ses Frères jusqu’au Jour de la Résurrection. Cela dit :
L’avis le plus juste consiste à mettre le défunt en dehors de la mosquée, dans le lieu où doit s’accomplir la prière funèbre, si cela est possible. C’est ainsi que le Prophète se conduisait ; ou le poser derrière les prieurs, le plus loin possible. Il est illicite de le mettre en direction de leur qibla lors des prières, et ce même à l’intérieur de la loge de l’imam ou dans la cour de la mosquée. S’il est impossible de le détourner de la qibla des prieurs, la salât de celui qui ignore la présence de ce défunt est valable sans aucune détestation. Quant à celui qui est au courant de sa présence, il est illicite pour lui – qu’il soit imam ou prieur – de se mettre en face de ce cercueil lors de sa prière. Car cela renferme une [espèce] de glorification quand bien même elle ne serait pas voulue par le prieur. Cette image est incluse dans le sens du hadith : « Ne vous asseyez pas sur les tombes et ne priez pas envers elles. »(1) Si la glorification exprimée par l’inclinaison et la prosternation était voulue en faveur de celui qui occupe la tombe ou pour le défunt, l’auteur de cette glorification aurait fait un acte d’abjuration qui le rend mécréant, et ce à l’unanimité des savants.
Si le prieur évite de se tourner et de faire face au défunt, sa prière est ainsi valable – si Allâh le permet – accompagnée d’une détestation, tant qu’il (le défunt) est posé devant sa qibla.
Le savoir parfait appartient à Allâh, et notre dernière invocation est qu’Allâh, Seigneur des Mondes, soit loué et que prière et salut soient sur notre Prophète, ainsi que sur sa Famille, ses Compagnons et ses Frères jusqu’au Jour de la Résurrection.
Alger, le 22 de Djoumâdâ Al-Oûlâ 1430 H,
correspondant au 17 mai 2009 G.
Source : Ferkous.com
(1) Rapporté par Mouslim (972), d’après Aboû Marthad Al-Ghanawî رضي الله عنه.