Ibn l Qayyim
Abou Daoud رحمه الله rapporte dans ses sunnans d’après le hadith de ‘Amr ibn Shou’ayb d’après son père, d’après son grand père ‘Abdoullah ibn ‘Amr ibn l ‘As qu’une femme dit :
Ô messager d’Allah, l’enfant que voici, mon ventre fut pour lui un abris, mon sein fut pour lui un abreuvoir, sa vie se développa dans mon giron. Son père m’a divorcé et a voulu me le retirer.
Alors le messager d’Allah صلى الله عليه وسلم déclara :
Tu es plus en droit d’en avoir la garde tant que tu ne te remaries pas.
Abou Daoud / Kitab At Talaq n°2276 / Authentifié par Al Albani.
Sheikh al islam Ibn l Qayyim al Jawziya رحمه الله dit au sujet du hadith en question :
…Ce hadith indique que lorsque les parents se séparent et qu’ils ont ensemble un enfant, alors la mère est plus en droit que le père d’en avoir la garde tant qu’il n’y a pas chez elle ce qui empêche de lui en accorder la priorité, ou bien qu’il y ait chez l’enfant ce qui implique de le laisser faire son propre choix. Et il n’y a sur cette question pas de divergence connue.
Et c’est ce même jugement que prononça le premier successeur du messager d’Allah صلى الله عليه وسلم , Abou Bakr رضي الله عنه à l’encontre de ‘Umar رضي الله عنه sans qu’aucun compagnon ne réprouve cette sentence et lorsque ‘Umar lui même succéda à Abou Bakr il jugea sur cette question de façon similaire.
Ibn ‘Abdil Barr رحمه الله dit :
La dispute pour la garde de l’enfant entre ‘Umar رضي الله عنه et son ex femme, est un récit célèbre rapporté via des chaines de transmissions parfois discontinues et parfois continues que les gens de science ont acceptés et ont mis en application. L’épouse de ‘Umar رضي الله عنه en question est la mère de son fils ‘Assim, qui se nomme Jamila Bint ‘Assim Ibn Thabit Ibn Abi l Aqlah Al Ansari.
Il dit ensuite :
Il s’y trouve une indication du fait que l’avis de ‘Umar divergeait de l’avis d’Abou Bakr رضي الله عنهما mais que malgré tout il se soumit à sa sentence car Abou Bakr disposait du pouvoir de décision. Puis après le califat d’Abou Bakr, durant son califat à lui, il émit le même jugement et délivrait des fatawas selon ce dernier et ne divergea en rien d’avec l’avis d’Abou Bakr et ce tant que l’enfant n’avait pas atteint l’âge de discernement, et nous ne connaissons aucun compagnon qui ait divergé avec eux deux sur cette question.
Et ‘Abderrazaq As San’ani mentionne d’après Ibn Jourayj qu’il l’informa d’après ‘Ata Al Khorassani, d’après Ibn ‘Abbas رضي الله عنهما qui dit :
‘Umar ibn l Khattab répudia sa femme Al Ansariya, la mère de son fils ‘Assim. Il la rencontra alors qu’elle l’emmenait avec elle vers Mouhassir (un marché situé entre Qouba et Al Madina), il était à ce moment là sevré et marchait. ‘Umar le saisit par la main voulant le lui prendre au point que l’enfant eu mal et pleura. Il dit : je suis plus en droit de l’avoir avec moi que toi. Ils allèrent donc exposer leur litige auprès d’Abou Bakr qui jugea en faveur de la mère et déclara :
Son odeur, sa couche et son giron son meilleurs pour lui que les tien et ce jusqu’à ce qu’il grandisse et puisse choisir de lui même.
Moussanaf ‘Abderrazaq, n°12601.
Il mentionna également d’après Ath Thawri, d’après ‘Assim, d’après ‘Ikrima qui dit :
La femme de ‘Umar exposa son litige avec lui à Abou Bakr alors qu’il l’avait répudié. Alors Abou Bakr déclara :
La mère est plus compatissante, plus douce, plus miséricordieuse, et plus tendre, elle est plus en droit d’avoir la garde de son enfant tant qu’elle ne se remarie pas.”
Moussanaf ‘Abderrazaq n°12602.
Il mentionna aussi d’après Ma’mar qui dit :
J’ai entendu az Zuhri dire qu’Abou Bakr prononça une sentence en défaveur de ‘Umar concernant son fils et déclara : sa mère est plus en droit d’en avoir la garde tant qu’elle ne se remarie pas.
Moussanaf ‘Abderrazaq n°12598.
Zaad Al Ma’ad / V.5 p.271 à 276.
traduit par SalafIslam.fr