La purification et la prière du malade

Sheikh ibn Uthaymin

– Il est obligatoire pour le malade de se purifier avec de l’eau.

Ainsi, il doit faire Al-Woudou [ablutions] pour les impuretés mineures [urine, fèces, pus, etc.] et le ghousl [bain rituel] pour les impuretés majeures [menstrues, rapport sexuel…].

– S’il est INCAPABLE de se purifier avec de l’eau à cause de l’impossibilité de bouger ou la peur d’empirer sa condition, ou de retarder sa guérison, dans ce cas, il fait at-tayamoum [purification avec du sable/terre pure] : « Mais si vous êtes malades, ou en voyage, ou si l’un de vous revient du lieu où il a fait ses besoins ou si vous avez touché aux femmes et que vous ne trouviez pas d’eau, alors recourez à la terre pure, passez-en sur vos visages et vos mains. Allâh ne veut pas vous imposer quelque gêne, mais Il veut vous purifier et parfaire sur vous Son bienfait » [1].

– Le tayamoum se fait en frappant la terre pure ou propre avec ses deux mains en même temps, puis en frottant son visage en entier, puis en frottant les paumes de ses mains, chacune frottant l’autre.

– Si la personne est incapable de se purifier elle-même, quelqu’un peut l’aider à faire le tayamoum.

L’autre personne frappe la terre avec ses propres mains, et les frotte sur le visage et les mains du malade.

– S’il y a une blessure sur une quelconque partie du corps qui doit être lavée, il doit la laver avec de l’eau.

Mais si le lavage avec de l’eau l’affecte, alors il peut tremper ses mains dans l’eau et simplement passer sa main sur la blessure.

Et si même simplement passer dessus l’affecterait, alors il peut faire le tayamoum.

– S’il y a un membre cassé qui a été enserré fortement par un bandage ou un plâtre et qui doit être lavé, alors il doit passer sur le bandage ou le plâtre avec de l’eau, plutôt que de le laver.

Il n’y a pas à faire tayamoum dans ce cas car le passage dessus est fait à la place du lavage.

– Il est permis de faire tayamoum sur un mur ou toute chose propre qui a de la poussière dessus.

Si le mur a été recouvert par autre chose que de la poussière [saleté], ou du sable – s’il a été peint par exemple – alors il ne doit pas faire tayamoum dessus, sauf si de la poussière le recouvre à son tour.

– S’il lui est impossible de faire tayamoum sur le sol ou le mur ou quelque chose qui a de la poussière le recouvrant, alors il n’y a pas de mal s’il met de la poussière ou du sable dans un récipient ou un mouchoir et qu’il fait avec cela le tayamoum.

– S’il fait le tayamoum pour la salat et qu’il garde son état de purification jusqu’au temps de la prière suivante, alors il fait sa salat avec le premier tayamoum et il n’a pas à répéter le tayamoum pour la salat suivante.

Ceci car il est resté pur et rien n’est venu invalider son état de purification.

– Il est obligatoire pour la personne malade de laver son corps de toutes les impuretés.

Mais s’il en est incapable alors il peut prier dans cette condition et la prière est correcte et il n’a pas à la refaire (traduction rapprochée) : « Craignez Allâh, donc autant que vous pouvez » [2]

– Il est obligatoire aussi pour le malade de faire la salat [prière] dans ses vêtements propres et si son habit a été touché par des impuretés alors il est obligatoire de le laver ou de le changer par des vêtements propres. S’il en est incapable, alors il peut prier dans cet état et sa salat est valide et il n’a pas à la répéter.

– Il est obligatoire pour le malade de prier sur quelque chose de propre et si son endroit de salat a été souillé, il doit le laver ou le changer, ou poser dessus quelque chose de propre.

S’il en est incapable, alors il peut prier dessus dans cette condition, et sa salat est correcte et il n’a pas à la répéter.

– Il n’est pas permis au malade de retarder sa salat jusqu’après son temps légiféré à cause de son incapacité à se purifier.

Plutôt, il doit se purifier autant qu’il le peut afin qu’il puisse faire sa salat à l’heure même s’il subsiste des impuretés sur son corps, ou son vêtement, ou son endroit de salat, qu’il est incapable d’ôter.

La prière du malade

– Il est obligatoire au malade de prier ses salat obligatoires en étant debout, même s’il ne peut être debout droit, ou même s’il s’appuie sur un mur ou un bâton pour le soulever.

– S’il est incapable d’être debout, il peut prier assis et il est meilleur s’il s’asseoit les jambes collées l’une à l’autre durant le qiyam ou le roukou’.

– S’il est incapable de prier assis alors il doit prier allongé sur son côté en faisant face à la Qiblah, préférablement sur son côté droit.

S’il est incapable de faire face à la Qiblah,il peut prier dans quelque direction que ce soit à laquelle il fait face, et la salat est correcte et il n’a pas à la refaire.

– S’il est incapable de prier sur son côté il prie allongé à plat avec ses pieds face à la Qiblah, et il est préférable qu’il relève sa tête un peu afin de la diriger vers la Qiblah.

S’il est incapable de pointer ses pieds en direction de la Qiblah, il peut prier tel qu’il est, et il n’a pas à refaire sa salat.

– Il est obligatoire pour le malade de faire le roukou’ [inclinaison] et la prosternation dans sa salat.

S’il en est capable, il doit faire un geste pour chacun d’eux en inclinant sa tête plus bas pour la prosternation que pour le roukou’. S’il est capable de faire le roukou’ mais pas la prosternation, alors il fait son roukou’ lorsqu’il doit le faire et il fait un geste pour la sajda.

Et s’il capable de faire la prosternation mais pas le roukou’, alors il fait la sajda lorsqu’il doit la faire et fait un geste pour le roukou’.

– S’il est incapable de faire un geste en inclinant la tête pour le roukou’ et la sajda, alors s’il fait un signal en fermant ses yeux un peu pour le roukou’ et en les fermant totalement pour la sajda.

Quant au fait de pointer le doigt comme certains malades le font, ceci n’est pas correct et je ne sais pas si cela a une quelconque base dans le Qor’ân et la Sounnah ou dans la parole des Gens de Science.

– S’il est incapable de faire un geste de sa tête ou un signal de ses membres, il doit prier avec son cœur en faisant le takbir, la récitation du Qor’an et en ayant l’intention pour le roukou’, la sajda, le qiyam, le qou’oud [assis] avec son cœur, sachant que chacun sera rétribué selon son intention.

– Il est obligatoire pour le malade de faire chaque salat en son temps propre, et de faire tout ce qu’ il est capable de faire parmi les obligations de la salat.

S’il lui est difficile pour lui de faire les salat en leur temps propre, il doit combiner alors le dhohr avec le ‘asr, et le maghreb avec la ‘isha, en les groupant soit au temps le plus tôt, soit au temps le plus tard – faire le dhohor au temps du ‘asr et le maghreb au temps de la ‘isha – selon ce qui sera le plus facile pour lui.

Quant au fajr, il n’est combiné ni avec la salat précédente, ni avec la suivante.

– La personne malade, si elle voyage, recherchant un traitement dans un autre pays, alors elle peut raccourcir les quatre rak’ât de la salat, ainsi elle priera le dhohr le ‘asr, et la ‘isha en deux rak’a chacune, jusqu’à ce qu’il retourne dans son pays.

Ceci est bon, que son voyage soit de longue ou de courte période.

Et Allâh est Celui qui donne le succès. [3]

Source:

[1] sourate Al-Ma-ida v.6
[2] sourate At-Taghaboun v.16
[3] Ecrit par : SHeikh Muhammad Ibn Sâlih Al-‘Uthaymîne (rahimahoullâh) en 1400H. Traduit de l’arabe par Abû Mohammad , Al-Madinah an-Nabawiyyah, 1413H.

Traduction Oummou Soulayman

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