Imam Jamal Ad-Din Abu al-Faraj Ibnoul Jawzih
Quant à la suggestion insidieuse du démon disant :
” Pourquoi Allah te tourmente-t-Il alors qu’Il peut t’être Clément ?”
En voici la réplique en deux points :
– Primo
Cela constitue une contestation de la volonté du Souverain et Maître qui dispose de tout y compris de l’âme.
Or, les actes d’Allah sont inaccessibles à la raison humaine qui doit simplement s’en remettre a Lui et se soumettre délibérément.
Allah éprouve en effet les corps par les travaux et les efforts pénibles, comme Il impose à la raison des choses inexplicables, qui la dépassent afin de s’en remettre a Lui, notamment des choses telles que la souffrance des animaux, la lapidation de l’adultère etc….
On doit donc considérer la toute puissance de la Providence et la sagesse suprême d’Allah.
Ce qui implique la résignation a son décret et la confiante soumission a Sa volonté.
Partant, on doit estimer juste ce qu’Allah fait en vertu de sa sagesse que nous savons suprême.
L’usage de la raison est une des aptitudes innée de l’homme.
Sa fonction est de saisir la réalité qui s’impose à nous.
Aussi, déterminer ce qui est bien ou mauvais ne relève pas des fonctions qui sont inhérentes a la raison.
De même que les cinq sens ne nous permettent pas de savoir si une nourriture ou une boisson sera bonne ou néfaste.
Se retrouver a contester le décret divin serait une des pires situations devant la mort.
Seuls s’en rendraient coupable ceux qui comparent les attributs divins a ceux des créatures.
C’est l’exemple de quelqu’un qui ayant entendu qu’Allah est le plus Miséricordieux des miséricordieux, considère qu’il s’agit de la même miséricorde que manifestent les créatures humaines.
Puis, il découvre en examinant le monde qu’Allah donne l’emprise a Ses ennemis sur Ses alliés et les rapaces sur leurs proies.
Il croit alors que la misericorde d’Allah n’existe pas.
Ce qui le mène à la mécréance.
Crois donc en Ses attributs comme tu as cru en Lui.
C’est a Lui que tu dois t’en remettre et jamais tu ne dois contester Ses décrets.
Allah accablait d’épreuves les prophètes et les croyants sans que cela n’altérât leur foi ou leur dévouement.
Tantôt, Il leur accordait la victoire comme lors de la bataille de Badr ; tantôt Il donnait le dessus a leurs ennemis comme a Uhud.
Mais en toutes circonstances, leur foi demeurait intacte, inébranlable.
Il leur apprenait ainsi a accepter Ses décrets sans contestation.
Quant a la foi, ta foi est sujette aux secousses.
La moindre chose l’ébranle.
C’est un des principes majeurs qui régit la foi de l’homme.
Et celui qui médite ce point et le comprend sera préservé des vicissitudes et de la tristesse
– Secundo
Par ailleurs, ces affres de la mort nous paraissent comme une torture en soi.
Peut être qu’il n’en sera pas ainsi :
de par Sa clémence pour Ses serviteurs, Allah détourne l’attention du fidèle pour qu’il ne se concentre par sur sa situation.
Pour se faire, Il occupe ses sens : sa vue, par laquelle Il lui permet de voir sa demeure au paradis.
Son ouïe, comme l’a dit ibn Mas’ûd :
” Lorsque l’ange de la mort se présente pour ôter l’âme du croyant il lui dit : ” ton seigneur te salue’.”
Il occupe son coeur et son esprit de l’attente de Sa rencontre jusqu’à ce que ses sens ne perçoivent plus la lourdeur qui les accable.
A l’image des femmes qui se sont coupés les doigts a la vue du prophète Youssef Aleyhi salam.
Muhammad ibn Ka’b al-Quradhi dit :
” Quand l’âme du fidèle est sur le point d’être recueillie, l’ange vient lui dire : Salut sur toi, O protégé d’Allah. Allah te transmet le salut. Puis il récita ce verset : (Ceux dont les Anges reprennent l’âme, alors qu’ils sont bon, [les Anges leur] disent : “Paix sur vous!…”) [Coran Les Abeilles,32]
Zayd ibn Aslam dit :
” Les anges viennent au croyant à son agonie lui dire : ” N’aie pas peur de ce qui t’attend”.
Et voila que sa peur se dissipe; et de lui ajouter : ” Ne sois pas triste de quitter le bas monde et ses habitants. Et réjouis toi car tu es promis au Paradis !”
Il meurt alors en ayant reçu la bonne nouvelle de sa destination.
D’après Abu Hourayra, le Prophète صلى الله عليه وسلم dit :
” Les anges se présentent auprès du mourant et s’il s’agit d’un homme pieux ils disent : Sors, Ô âme pure qui habitait un corps pur.
Sors sous nos louanges et réjouis toi de la miséricorde et des senteurs (du paradis) et d’un Seigneur non courroucé.
Ils le lui répètent incessamment jusqu’à ce qu’elle sort du corps.
Ils la portent et montent avec au ciel devant les portes duquel ils demandent qu’on leur ouvre.
On leur dit : ” qui est-ce?”
Untel, répondent-ils.
“Bienvenue à l’âme pure, disent les anges du ciel, qui habitait un corps pur.
Entre digne d’éloge que tu es et réjouis toi de la miséricorde et des senteurs (du paradis) et d’un Seigneur non courroucé.”
[hadith rapporté par Ahmad et Ibn Mâja]D’après Al Barâ’ ibn Azib, le Prophète صلى الله عليه وسلم dit :
” Lorsqu’un fidèle est sur le point de quitter l’ici-bas pour passer a l’au-delà, des anges du ciel descendent vers lui, aux visages éclatant comme le soleil et munis d’un linceul et de parfum du Paradis.
Ils s’assoient.
Ensuite, l’ange de la mort arrive et s’installe a sa tete puis dit : ” Ô âme pure, sors vers l’absolution et la bienveillance d’Allah.”
Elle sort alors fluide telle une goutte coule du col d’une outre.
L’ange de la mort la prend, mais les autres la lui reprennent en un clin d’oeil et l’ensevelissent dans le linceul et l’embaument avec les parfums du paradis.
Elle exhale une odeur plus agréable que le meilleur musc de la terre.
Tous les anges qu’ils rencontrent au cours de leur ascension leur disent: ” De qui est cette âme a l’odeur agréable ?
C’est untel fils d’untel, leur répondent-ils en le désignant par le plus beau nom qu’on lui donnait dans sa vie ici-bas.
De chaque ciel, les anges du plus haut rang participent au cortège jusqu’à ce qu’ils arrivent au septième ciel.
Là Allah dit : ” Consigner le registre de mon serviteur à Illiyun.”
[hadith rapporté par Ahmad et d’autres.]Source : Méditations sur la mort, Maktaba, p.56à60, Ibn Al Jawzy
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