Le polythéisme des chrétiens et son impact sur la communauté musulmane

Sheikh Abou Abdil-Mou’iz Mouhammad ‘Ali Farkouss

La croyance des gens de la vérité concernant le Messie عليه السلام

Louange à Allâh, Maître des Mondes, et paix et salut soient sur celui qu’Allâh a envoyé en miséricorde pour le monde entier, ainsi que sur sa Famille, ses Compagnons et ses Frères jusqu’au Jour de la Résurrection.

Ceci dit :

Jésus عليه السلام est une créature d’Allâh جلَّ جلاله.

Il est Son serviteur et Prophète.

Il est la parole d’Allâh سبحانه وتعالى projetée en Marie, ainsi que l’âme insufflée en elle créée par Lui.

Allâh سبحانه وتعالى a fait de Jésus عليه السلام et de sa mère des signes guidant à Lui, perceptibles à la nature de leurs naissances et de leurs éducations.

Il est le dernier Prophète envoyé par Allâh عزَّ وجلَّ parmi les descendants d’Israël après leur dépravation, leur délaissement des enseignements et des préceptes de Moûssa (Moïse) عليه السلام et après la disparition de leur âme religieuse authentique à cause de leurs tendances matérialistes.

Allâh l’a donc envoyé pour guider ceux, des descendants d’Israël, qui s’étaient égarés.

Il a alors ravivé la foi et rétabli les préceptes religieux qu’Il exposa de nouveau.

Allâh سبحانه وتعالى a permis à Son serviteur Jésus عليه السلام d’accomplir des miracles, comme il est de coutume de le permettre aux Prophètes.

C’est ainsi que Jésus عليه السلام reçut le don de ressusciter les morts, de rendre la vue aux aveugles-nés et de guérir les lépreux.

Il informait les gens de ce qu’ils venaient de manger sans qu’il les ait vus le consommer et il leur parlait de ce qu’ils emmagasinaient dans leurs maisons.

Jésus عليه السلام appela les gens au sentier d’Allâh.

Il les incita à n’adorer qu’Allâh عزَّ وجلَّ sans Lui associer quoi que ce soit, à se démarquer des idoles, à les désavouer et à abandonner toutes sortes de croyances erronées.

Il ne faisait, par là, en fait, que suivre la voie empruntée auparavant par ses frères Prophètes عليهم السلام, appuyer leur mission et annoncer celui qui viendrait après lui (1).

Mais, ils le démentirent, déversèrent leur hostilité sur lui et le calomnièrent, ainsi que sa mère, en les accusant de maintes choses, énormes et graves.

Ils s’entendirent pour le tuer, mais Allâh سبحانه وتعالى le protégea d’eux, empêchant qu’ils ne le souillent, puis l’éleva à Lui.

Le message que Jésus عليه السلام prêcha se répandit grâce aux efforts des apôtres et des partisans qu’Allâh lui donna.

Ils supportèrent sa religion et ses préceptes, ce qui permit à la foi de triompher face à ses ennemis et les choses finirent par se stabiliser et se consolider (2).

Ceci est la conviction des droites gens concernant Jésus عليه السلام.

Toutefois, ces persécutions et cette forte opposition que rencontra sa vocation finirent par l’altérer ; et les principes d’origine furent amenés à disparaître, petit à petit, du fait de leur brassage avec les différentes idéologies païennes existant alors et les différents courants de pensée idolâtres.

Tous ces facteurs facilitèrent la falsification qui frappa cette vocation ; ce qui fit naître le christianisme qui se développa par la suite en englobant des idées et des doctrines se démarquant de la religion originellement révélée à Jésus عليه السلام.

La conception d’Allâh chez les chrétiens

L’un des préceptes philosophiques et convictions polythéistes les plus caractéristiques du christianisme est leur appel à « La trinité » et au dogme du « Caractère divin » de Jésus عليه السلام et du Saint-Esprit.

Les chrétiens croient en trois entités réunies en un Dieu par une union hypostatique : le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

Ils les conçoivent comme trois natures d’un seul être, égales en forces et en rang.

Ils croient qu’aucune nature n’a existé avant l’autre.

Tous les chrétiens croient qu’Allâh s’est incarné dans le Messie عليه السلام, mais des divergences existent entre eux au niveau de la façon dont se serait accomplie cette incarnation.

Certains la conçoivent telle qu’un rayonnement de lumière sur un corps transparent.

Tandis que pour d’autres, elle est plutôt semblable à l’impression d’une gravure sur une bougie.

D’autres, encore, prétendent que le spirituel apparaît dans l’aspect corporel.

Une quatrième conception voit que le caractère divin s’est cuirassé par le caractère humain.

Enfin, une cinquième tendance croit que le verbe s’est mélangé au corps du Messie comme se mélangeraient l’eau et le lait.

Allâh عزَّ وجلَّ est donc perçu dans la religion altérée des chrétiens comme une unique essence sans volume ni dimensions.

Ils le conçoivent comme étant une union hypostatique (3) : Il est alors : unique en son essence, mais trois par ses hypostases.

Mais, comme ce concept était faux, il leur fut difficile de le comprendre (4) et ils divergèrent, en conséquence, à son sujet à tel point que chaque secte anathématisa les autres pour leur position.

Mais Allâh سبحانه وتعالى les a toutes déclarées mécréantes et vouées à Son châtiment si elles ne reviennent pas sur ces croyances et paroles ; Il dit سبحانه وتعالى:

لَقَدْ كَفَرَ الَّذِينَ قَالُوا إِنَّ اللهَ ثَالِثُ ثَلاَثَةٍ وَمَا مِنْ إِلَهٍ إِلاَّ إِلَهٌ وَاحِدٌ وَإِنْ لَمْ يَنْتَهُوا عَمَّا يَقُولُونَ لَيَمَسَّنَّ الَّذِينَ كَفَرُوا مِنْهُمْ عَذَابٌ أَلِيمٌ – المائدة: 73

Le sens du verset :

“Ce sont certes des mécréants, ceux qui disent : « En vérité, Allâh est le troisième de trois » Alors qu’il n’y a de divinité qu’Une Divinité unique ! Et s’ils ne cessent de le dire, certes, un châtiment douloureux touchera les mécréants d’entre eux” [El-Mâ’ida (La Table Servie) : 73].

Et, parmi leurs croyances erronées, citons l’histoire fictive de la rédemption et de la crucifixion : ils croient que le Messie عليه السلام est mort crucifié en vue d’absoudre les péchés de l’humanité.

Il est -selon leur prétention- le fils unique d’Allâh عزَّ وجلَّ qu’Il aurait envoyé pour purifier l’humanité du péché originel perpétré par leur père Adam عليه السلام et les purifier aussi de leurs propres péchés (5).

Tous les chrétiens sont en accord pour dire que le fils s’est uni avec la personne qu’ils désignent comme étant le Messie ; celui-ci -toujours selon leurs dires- apparut ensuite aux gens, pour être ensuite crucifié et tué.

Mais ils divergèrent au sujet de sa crucifixion : est-ce le divin -Lâhoût- de Jésus qui l’a subi ou l’humain -Nâssoût- ?

Ou bien les deux (6) ?

Selon leurs dires, Jésus عليه السلام fut enterré puis il reprit vie trois jours après, le jour du dimanche, triomphant ainsi de la mort.

Il s’éleva ensuite au ciel.

Mais Allâh سبحانه وتعالى a réfuté tous ces mensonges et a dévoilé la vérité en montrant l’inauthenticité de toutes leurs allégations ; Il dit سبحانه وتعالى:

وَقَوْلِهِمْ إِنَّا قَتَلْنَا الْمَسِيحَ عِيسَى ابْنَ مَرْيَمَ رَسُولَ اللهِ وَمَا قَتَلُوهُ وَمَا صَلَبُوهُ وَلَكِنْ شُبِّهَ لَهُمْ وَإِنَّ الَّذِينَ اخْتَلَفُوا فِيهِ لَفِي شَكٍّ مِنْهُ مَا لَهُمْ بِهِ مِنْ عِلْمٍ إِلاَّ اتِّبَاعَ الظَّنِّ وَمَا قَتَلُوهُ يَقِينًا. بَلْ رَفَعَهُ اللهُ إِلَيْهِ وَكَانَ اللهُ عَزِيزًا حَكِيمًا – النساء: 157-158

“Et à cause de leur parole : « Nous avons vraiment tué le Christ, Jésus, fils de Marie, le messager d’Allâh » ! Or, ils ne l’ont ni tué ni crucifié ; mais ce n’était qu’un faux semblant ! Et ceux qui ont divergé à son sujet sont vraiment dans l’incertitude : ils n’en ont aucune connaissance certaine, ils ne font que suivre des conjectures douteuses et ils ne l’ont certainement pas tué, mais Allâh l’a élevé à Lui. Et Allâh est Puissant et Sage” [En-Nissâ’ (Les Femmes) : 157-158].

Sur quoi est fondée la religion des chrétiens ? Et quels sont les aspects de leur polythéisme ?

À la lumière de ce qui a précédé, il apparaît clairement que la religion des chrétiens a été développée sur l’attribution de blasphèmes, de défauts et d’associés à Allâh سبحانه وتعالى.

Ce ramassis de fausses opinions et de convictions erronées, inspirées en leur majeure partie des religions ayant précédé le christianisme, a fait perdre à cette religion son essence et son aspect fondamental authentique qu’elle avait à l’époque du Messie عليه السلام, fils de Marie عليها السلام et Prophète envoyé par Allâh, le Seigneur des mondes.

La religion chrétienne a donc joint à la faute de l’avilissement du Seigneur et du manque de respect à Son égard l’attribution des associés à Lui.

Ce polythéisme touche aussi bien ce qui a trait aux Attributs propres à Sa Seigneurie Roboûbiya- que ceux relatifs à Son droit exclusif d’être adoré -Ouloûhiya-.

Comme exemples de leur polythéisme par rapport à la Seigneurie d’Allâh سبحانه وتعالى, on pourrait citer ce dont nous avons parlé plus tôt : leur exagération du rang de certaines créatures au point d’en faire des associés au Créateur, ou une partie intégrante d’Allâh, ou un dieu autre qu’Allâh et de nier qu’elle ne soit, en vérité, qu’un être créé (7).

Parmi les formes de leur polythéisme relatif à la Seigneurie d’Allâh سبحانه وتعالى, citons la conception de l’union entre l’humain et le divin en la personne du Messie, ou la conception de l’incarnation d’Allâh عزَّ وجلَّ en la personne du Messie qui impliquerait que Jésus عليه السلام possède un aspect extérieur humain, tout en ayant une nature intérieure divine.

Selon leurs fausses prétentions, il possèderait, donc, deux natures qui se seraient mélangées pour n’en faire qu’une, de la même façon par laquelle se mélangeraient feu et fer, ou eau et lait.

Autre exemple de leur polythéisme en ce domaine : leur affirmation que Jésus عليه السلام jugera les créatures le Jour de la Résurrection (8).

Enfin, citons comme dernier exemple les droits qu’ils donnent aux supérieurs de leur hiérarchie cléricale d’instituer rites et doctrines religieuses, ainsi que l’octroi aux clercs et curés le droit de pardon et d’acceptation du repentir (9).

Quant au droit exclusif d’Allâh عزَّ وجلَّ d’être adoré seul, son bafouement par les chrétiens, en raison de leur polythéisme, transparaît dans leur adoration et imploration du Messie عليه السلام au cours de l’ensemble de leurs prières.

Elle transparaît aussi dans la conception des images et des statues qu’ils placent dans leurs églises et qu’ils implorent et adorent (10).

Parmi les illustrations de leur polythéisme en ce domaine, citons aussi leur adoration de Marie, la vierge, adoration qu’ils disent vouée à la Mère de Dieu ; de même leur adoration de la croix dont ils ont fait un symbole et qu’ils magnifient avec les tombes des Prophètes.

Et c’est pour cette raison que le dernier des Prophètes صلَّى الله عليه وسلَّم les a maudits, en même temps que les Juifs qui ont fait, aussi, des tombes de leurs Prophètes des lieux d’adoration.

Car, l’origine du polythéisme et de l’idolâtrie, revient à l’attachement aux tombes et au fait de les prendre pour des lieux d’adoration.

La nation chrétienne a donc joint à la faute du polythéisme l’avilissement du Seigneur et le fait de Lui attribuer des défauts.

Leur égarement et le degré de leur polythéisme, dans lesquels ils sont plongés, sont assurément plus graves que ceux des Juifs (11).

L’impact du polythéisme des chrétiens sur la communauté musulmane

L’influence du polythéisme des chrétiens, après l’altération de leur religion, sur la communauté musulmane apparaît clairement si l’on considère son impact le plus pernicieux qu’ont subi la secte des Soufis et les dévots de la secte des Djahmites, à savoir le dogme de l’incarnation – déjà mentionné dans la croyance des chrétiens – qui croient en l’incarnation d’Allâh عزَّ وجلَّ en la personne du Messie !

Les plus extrémistes des Soufis ainsi que tous ceux qui leur ont emboîté le pas ont suivi, en effet, les chrétiens dans leur croyance en l’incarnation divine, en prétendant que le Seigneur a choisi des corps pour s’y incarner en éliminant d’eux leurs attributs humains.

Ils prétendent que ces corps où s’opère cette incarnation sont choisis parmi ceux de Ses élus dont l’obéissance et la servitude Lui sont vouées ; ce sont ceux qu’Il a embellis en les guidant vers la bonne voie, et ceux dont Il a démontré la supériorité aux créatures !

C’est ainsi que prétendent les Soufis (12).

El-Hallâdj n’a-t-il pas dit :

Gloire à Qui dévoila son aspect humain,

Sublime secret de l’éclat divin.

Puis paru clairement en Sa création,

Sous l’aspect de qui consomme mets et boissons.

Oui ! Ils le perçoivent, le regardent et le contemplent

Tel un œil voyant un autre qui lui ressemble

Autre cas similaire de polythéisme : l’erreur commise par certains qui se disent musulmans et qui ont confondu les sentiments éprouvés par les dévots en leurs cœurs, comme la foi, la connaissance d’Allâh, l’éclairement des cœurs et la bonne voie vers laquelle ils sont guidés, et ont cru que c’était le Seigneur même qui était présent en eux (13).

L’influence du christianisme altéré sur la secte des Soufis, la secte des Rafidhites (chiites), celle des Djahmites et sur toutes leurs semblables est donc incontestable.

Elle est la cause de leurs positions extrêmement exagérées vis-à-vis des Prophètes et des personnes pieuses de cette nation.

Ces sectes se sont comportées envers le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم de façon exagérée.

Les chiites adoptèrent des positions exagérées vis-à-vis du Compagnon `Ali Ibn Abi Tâlib رضي الله عنه.

L’exagération se porta même sur d’autres personnes dont le rang est moindre que celui du Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم et du Compagnon `Ali رضي الله عنه.

Ces excès se sont traduits par l’élévation des créatures (adorateurs) au rang du Créateur adoré.

Or, le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم dit :

«Ne me flattez point de la façon dont les chrétiens ont flatté Jésus, le fils de Marie. Certes, je ne suis qu’un serviteur. Donc, dîtes plutôt : Serviteur et Messager d’Allâh» (14).

Il dit aussi صلَّى الله عليه وسلَّم:

«Prenez garde de toute exagération dans la religion : car c’est cela qui a causé la perte de ceux qui vous ont précédés» (15).

On trouve, aussi, comme pratiques parmi les sectes citées auparavant et parmi ceux qui s’attribuent l’Islam comme religion, mais sont en fait attachés aux tombes et aux rites des tombeaux : la prosternation pour celles-ci et le fait de les prendre pour des lieux d’adoration.

Le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم dit :

«Ceux qui vous ont précédés faisaient des tombes de leurs Prophètes et pieux personnages des lieux de culte. Prenez garde -quant à vous- de faire une chose pareille ! Je vous interdis ceci !» (16).

Il dit aussi صلَّى الله عليه وسلَّم :

«Parmi les pires personnes qu’Allâh ait créées, comptez ceux qui seront vivants lorsque l’heure du Jour de la Résurrection viendra et ceux qui prennent les tombes pour des lieux de culte» (17).

Signalons comme manifestations de l’influence chrétienne sur ces sectes, la prétention des chrétiens que le Messie n’est que lumière (18) et celle analogue -en Islam- de certains soufis qui exagèrent en disant que le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم est une lumière d’Allâh عزَّ وجلَّ.

De même, il n’y a pratiquement pas d’église où l’on ne trouve pas d’icône du Messie, de Marie, de Georges, ou encore de Boutrous (Pierre).

La plupart des chrétiens se prosternent ou s’inclinent devant ces icônes et les implorent au lieu de ne le faire qu’à Allâh عزَّ وجلَّ!

C’est ainsi, qu’à leur instar, certains adorateurs des tombeaux et Soufis disposent des images de leurs maîtres en face d’eux, en direction de la qibla, s’inclinent et se prosternent devant elles ; d’autres images sont aussi parfois accrochées par la personne ou portées sur soi par espoir de guérison ou pour la bénédiction.

Il est rapporté dans Sahîh El-Boukhâri, d’après `Â’icha رضي الله عنها, qu’Oum Salama رضي الله عنها a parlé au Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم d’une église qu’elle avait vue en Abyssinie et des icônes et statues qui s’y trouvaient à l’intérieur ; celui-ci déclara :

«Ces gens, lorsque des personnes pieuses d’entre eux mouraient, ils bâtissaient au dessus de leurs tombes des lieux de culte et y disposaient icônes et statues.

Ces gens sont, pour Allâh, les pires créatures qui soient» (19).

Autre témoin de l’influence des chrétiens sur certains musulmans : le pouvoir accordé aux chefs spirituels d’établir lois et doctrines alors que ceci est une prérogative propre au Seigneur جلَّ جلاله.

Les chrétiens vouèrent une adoration à ces chefs spirituels qui se traduisit par leur obéissance aveugle même lorsque ceux-ci leur demandèrent de rendre licite l’illicite et de rendre illicite le licite.

Le Compagnon `Adiy Ibn Hâtim رضي الله عنه déclara qu’en entendant le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم lire le verset suivant :

اتَّخَذُوا أَحْبَارَهُمْ وَرُهْبَانَهُمْ أَرْبَابًا مِنْ دُونِ اللهِ – التوبة: 31

Traduction du sens :

“Ils ont fait de leurs rabbins et de leurs moines des seigneurs en dehors d’Allâh” [Et-Tawba (Le Repentir) : 31].

Il objecta en disant : «Mais nous ne les adorions pas !».

Le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم répondit alors :

«Ne vous déclaraient-ils pas illicite ce qui était licite et vous leur obéissiez et les suiviez ?

Et ne faisaient-ils pas des choses illicites des choses licites et vous les suiviez ?».

`Adiy acquiesça en disant : «Oui».

Le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم dit alors : «C’est en ceci que consiste l’adoration que vous leur vouiez» (20).

L’influence chrétienne paraît, aussi, clairement dans le comportement de ceux qui suivent aveuglément et fanatiquement leurs doctrines et leurs maîtres, même lorsqu’ils voient que leurs positions vont à l’encontre des textes religieux.

Cette influence apparaît, de même, dans les comportements de certaines communautés musulmanes qui octroient à leurs parlements et gouvernants le droit de réformer et de changer les préceptes religieux à leur guise sans limites qui seraient fixées en fonction de ce qui s’accorde avec la religion et de ce qui ne s’y accorde pas.

N’oublions pas de citer aussi l’influence chrétienne sur les soufis au niveau de l’ascétisme, du cloître, du célibat monastiques ; et de leur appel à purifier l’âme en faisant souffrir le corps, en lui faisant subir maintes épreuves dures et parfois fatales et en errant à travers les contrées.

Tout ceci pour suivre l’exemple des moines chrétiens à travers leurs sermons, leurs récits et leur ascèse morale (21).

Voilà, donc, les principaux points où se ressent l’influence du polythéisme chrétien sur la communauté musulmane.

Ce qui réalise avec éclat la prophétie annoncée par le Prophète Mouhammad صلَّى الله عليه وسلَّم qui dit :

«Vous suivrez la voie de ceux qui vous ont précédés empan par empan et coudée par coudée, même s’ils entraient dans un trou de lézard, vous les suivrez».

Les Compagnons l’interrogèrent : «Ô Prophète d’Allâh, les juifs et les chrétiens ?!».

Il répondit : «Qui donc sinon eux ?» (22).

Notre dernière invocation est qu’Allâh, le Seigneur des Mondes, soit loué et que paix et salut soient sur notre Prophète Mouhammad, ainsi que sur sa Famille, ses Compagnons et ses Frères jusqu’au Jour de la Résurrection.

(1) Voir : Madjmoû` El-Fatâwa d’Ibn Taymiya (28/606-607).

(2) Voir : Ighâthat El-Lahfâne d’Ibn El-Qayyim (2/682).

(3) Voir : Madjmoû` El-Fatâwa d’Ibn Taymiya (28/607) et Madhâhir El-Inhirâfât El-`Aqadiyya d’Idriss Mahmoûd Idriss (1/75).

Ibn Taymiya a fait remarquer que le terme « Ouqnoûm » (hypostase) et le sens qu’il désigne n’ont pas été utilisés par les Prophètes ; certains attribuent à ce terme une origine latine et le définissent comme signifiant : « La chose elle-même », ou « L’individu », ou « L’ensemble de la chose avec ses attributs », ou « La spécificité de la chose » ou encore « Les attributs de la chose ». [Voir : El-Djawâb Es-Sahîh Li Mane Baddala Dine El-Massîh (2/222)].

(4) Beaucoup de chrétiens affirment que les concepts de trinité et d’union hypostatique sont irrationnels et inconcevables. Voir : En-Nassrâniyya Mina Et-Tawhîd Ilâ Et-Tathlîth de Mouhammad Ahmad El-Hâdj (p.207).

(5) Voir : Ighâthat El-Lahfâne d’Ibn El-Qayyim (2/696) et El-Mawsoû`a El-Mouyassara sous la direction d’El-Djouhani (2/575).

(6) Voir : El-Milal Wan-Nihal d’Ech-Chahrastâni (2/33-44).

(7) Voir : Ighâthat El-Lahfâne d’Ibn El-Qayyim (2/694).

(8) Voir : El-Mawsoû`a El-Mouyassara (2/575) et Hidâyat El-Hayâra d’Ibn El-Qayyim (p.168 et suivant).

(9) Voir : Hidâyat El-Hayâra d’Ibn El-Qayyim (p.28).

(10) Voir : Ighâthat El-Lahfâne d’Ibn El-Qayyim (2/698, 704-705).

(11) Voir : Madjmoû` El-Fatâwa d’Ibn Taymiya (7/226) et Hidâyat El-Hayâra d’Ibn El-Qayyim (p.165).

(12) Voir : Madhâhir El-Inhirâfât El-`Aqadiyya d’Idriss Mahmoûd Idriss (1/76).

(13) Voir : Hidâyat El-Hayâra d’Ibn El-Qayyim (p.182).

(14) Rapporté par El-Boukhâri, chapitre des « Récits des Prophètes » (hadith 3445), par Ahmad (hadith 156) et par El-Houmaydi dans El-Mousnad (hadith 30), par l’intermédiaire de `Omar Ibn El-Khattâb رضي الله عنه.

(15) Rapporté par En-Nassâ’i, chapitre des « Rites du hadj » (hadith 3070), par Ibn Mâdjah, chapitre des « Rites du hadj » (hadith 3144), par Ahmad (hadith 3305), par El-Bayhaqi (hadith 9806) et par Ibn El-Djâroûd dans El-Mountaqâ (hadith 473), par l’intermédiaire d’Ibn `Abbâs رضي الله عنهما. Ce hadith est jugé authentique par El-Albâni dans Hadjat En-Nabiy صلَّى الله عليه وسلَّم (p.78) et Es-Silsila Es-Sahîha (5/177).

(16) Rapporté par Mouslim, chapitre des « Mosquées » (hadith 1216), par l’intermédiaire de Djoundoub رضي الله عنه.

(17) Rapporté par El-Boukhâri, chapitre des « Épreuves » (hadith 7067) et par Ahmad (hadith 3921), par l’intermédiaire de `Abd Allâh Ibn Mass`oûd رضي الله عنه.

(18) Voir : Madjmoû` El-Fatâwa d’Ibn Taymiya (2/316-317).

(19) Rapporté par El-Boukhâri, chapitre de « La prière » (hadith 434), par Mouslim, chapitre des « Mosquées » (hadith 1209), par En-Nassâ’i, chapitre des « Mosquées » (hadith 712), par Ahmad (hadith 24984) et par El-Bayhaqî (7471), par l’intermédiaire de `Â’icha رضي الله عنها.

(20) Rapporté par Et-Tirmidhi, chapitre de « L’exégèse du Coran » (hadith 3095) et par El-Bayhaqi dans Es-Sounane El-Koubrâ (10/115-116). Ce hadith est jugé Hassane (bon) par Ibn Taymiya dans son livre El-Îmâne (p.64) et par El-Albâni dans Sahîh Sounane Et-Tirmidhi (3/247).

(21) Pour avoir un aperçu de ceci, il suffit de lire le livre Ihyâ’ `Ouloûm Ed-Dîne d’El-Ghazzâli (par exemple : 1/266 et 3/343). On y apercevra l’application des soufis portée à profiter des exercices de méditation et de contemplation des moines chrétiens. El-Ghazzâli a rempli son livre de récits attribués au Messie عليه السلام et relatifs aux divers types de gestes rituels d’adoration, de proverbes, de dictons et de statuts juridiques de toutes sortes.

(22) Rapporté par El-Boukhâri, chapitre de « L’agrippement au Coran et à la Sounna » (hadith 7320), par Mouslim, chapitre du « Savoir » (hadith 6952) et par Ahmad (hadith 12120), par l’intermédiaire d’Abou Sa`îd El-Khoudri رضي الله عنه.

Source : Publié par ferkous.com

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