Sheikh Al Fawzan
Ibn Abi Daoud رحم الله dit dans sa Mandhouma Al Ha’iya :
Ne sois pas de ces gens qui prirent à la légère leur religion au point que tu en viennes a critiquer les gens du hadith et les déprécier.
Commentaire de Sheikh Al Fawzan حفظه الله :
La parole de l’auteur du poème : Ne sois pas de ces gens qui prirent à la légère leur religion
C’est à dire :
Ne prend pas la religion pour une plaisanterie et un jeu, car ceci est l’apanage des hypocrites et des dévoyés. Il t’incombe de respecter la religion, l’immensifier, elle ainsi que ses partisans.
Allah جل وعلا a dit au sujet des hypocrites et des pervers :
Ils ont pris leur religion pour jeu et divertissement, la vie d’ici-bas les ayant dupé.
Sourate Al A’raf, v.51.
Rentre dans cette catégorie les adeptes du soufisme qui ont fait de la danse, des tambourins et des chants une partie intégrante de la religion, ces choses qu’ils appellent anashid et poésies qu’ils déclament cherchant par elles à se rapprocher d’Allah alors qu’en réalité ce sont des chants et mélodies illicites ainsi que des divertissements interdits.
Et sont impliqués prioritairement ceux qui se laissent aller à l’assouvissement de leurs désirs et ce vers quoi penchent leurs âmes, qui donnent à celles-ci ce qu’elles recherchent même si cela s’oppose et contredit la religion. De tels individus sont ceux qui ont pris leur religion pour divertissement et jeu. Sont donc impliqués dans cette parole les dévoyés qui n’ont que faire de leur religion, suivant uniquement ce que leurs âmes désirent et recherchent[…]
Sa parole رحمه الله :
Au point que tu en viennes à critiquer les gens du hadith et les déprécier.
Tu te dois de respecter les gens du hadith.
Les gens du hadith sont ceux qui le rapportent, qui ont porté une attention particulière à la Sounna du messager d’Allah صلى الله عليه وسلم et l’ont préservé, et ce en la transmettant aux gens comme elle était parvenue du messager d’Allah صلى الله عليه وسلم, excluant tout intrus et tout menteur.
Ils forment deux catégories :
⇒ La première : Ceux qui se sont limités à la rapporter.
⇒ La seconde : Ceux qui l’ont rapporté et expliqué, en en déduisant les jugements et la compréhension qu’elle renfermait.
Les premiers sont les mémorisateurs, ceux qui ont mémorisé les chaînes de transmission à la perfection, ceux qui ont distingué entre les rapporteurs et ont clarifié l’état de chacun d’entre eux. Ils ont de même porté une attention aux textes en eux mêmes en les mémorisant et les transmettant tel quels.
A tel point que lorsque le hafidh doute au sujet d’un mot, il dit : ” ou bien il a dit ceci et cela”, il rapporte la seconde probabilité, même si le second mot a le même sens que le mot sur lequel il a douté, même si le sens est le même. Ils respectaient scrupuleusement les formulations et rapportaient le hadith dans ses termes, comme il était parvenu du messager d’Allah صلى الله عليه وسلم, mettant en pratique sa parole صلى الله عليه وسلم :
Qu’Allah illumine une personne qui a entendu notre parole, l’a transmise telle qu’il l’a entendu. Il se peut que celui à qui l’on a transmis soit plus attentif que celui qui a entendu.
Ils préservaient la conservation du hadith tant du point de vue de la chaîne de transmission que du texte afin que ne s’incrustent pas de formulations autres que celles du messager صلى الله عليه وسلم.
Lorsqu’ils doutaient, ils le clarifiaient. Ils étudiaient minutieusement les chaînes de transmission, connaissaient la situation de chacun des rapporteurs, distinguaient l’authentique du bon, du faible et de l’inventé. Ceci était la préoccupation des mémorisateurs, on les nomme les examinateurs des textes et des chaînes de transmissions à l’instar des examinateurs de l’or et l’argent. Les joailliers savent reconnaître l’or et l’argent véritable et de qualité et les distinguer. Dès qu’ils frappent les métaux et entendent le son ils sont à même de te dire : “celui-ci est du plaqué, celui-ci est pur”.
Les gens du hadith sont semblables à eux. Dès qu’ils entendent le hadith et sa chaîne de transmission ils disent : ” il y a ceci et cela”.
Ceux-là sont les savants de la transmission et ce qui s’y rapporte.
Les autres eux sont les savants de la transmission et de la compréhension, c’est à dire les jurisconsultes du hadith, ceux qui le rapportent et en déduisent les jugements qu’ils contiennent, ils exposent la juste compréhension du hadith à l’instar d’Al Boukhari, Muslim, Malik et Ahmed. Ceux-là sont des jurisconsultes dans le hadith, ils sont à la fois mémorisateurs et jurisconsultes[…]
Les gens du hadith sont donc les meilleurs éléments de la communauté, ils représentent la faction sauvée.
L’imam Ahmed رحمه الله déclara :
Si la faction sauvée n’est pas représentée par les gens du hadith, alors je ne sais guère qui sont les gens de la faction sauvée.
Les gens du hadith sont donc ceux de la faction sauvée de même que ceux qui empruntent leur voie, nous les incluons parmi eux.
Al Jam’ Al Mahmoud Li Shourouh Ha’iya Ibn Abi Daoud / p.195 à 199.
traduit par SalafIslam.fr