Sheikh Muhammad Nasser Ad-Dinne Al Albani (Qu’Allah lui fasse miséricorde)
La da’wa Salafiya a été nommée ainsi pour une raison très claire, lorsque nous regardons à travers les siècles passés jusqu’a nos jours, nous constatons qu’il est impossible pour nous de faire une da’wa pour la construction d’un état islamique avec seulement comme référence le Coran et la Sounna. Tout le monde peut revendiquer ce droit, mais peut le comprennent vraiment dans son vrai sens. Que veut dire exactement suivre le Coran et la Sounna ? Et que veut dire la da’wa Salafiya ?
Explication:
La da’wa Salafiya est basée sur trois points, Le Coran, la Sounna et le Minhadj des Salafs Salih (Compagnons du Prophète Paix et Bénédictions d’Allah sur lui).
La majorité des musulmans d’aujourd’hui ignorent ce que veut dire “Minhadj des Salafs Salih” et pourquoi il est associé au Coran et à la Sounna. C’est trois points sont pourtant indissociables, car il serait dangereux comme par exemple d’expliquer le Coran ou les hadiths sans tenir compte de l’avis des compagnons du prophète (Paix et Bénédictions d’Allah sur lui).
De même pour la da’wa, il est nécessaire de se référer aux compagnons, c’est à dire à leur Minhadj.
Qui prouve que ce troisième point est obligatoire ?
Preuves tirées du Coran: Allah ‘aza oua djal dit: { Et quiconque fait scission d’avec le Messager, après que le droit chemin lui est apparu et suit un sentier autre que celui des croyants, alors Nous le laisserons comme il s’est détourné, et le brûlerons dans l’Enfer. Et quelle mauvaise destination ! }. [Sourate An-Nissa – 115] Nous voyons dans ce verset, qu’Allah précise le sentier des croyants, et qu’il l’associe au sentier de la Sounna, et que ceux qui se détournent de ce sentier sont dans un égarement manifeste. Donc, tous ceux qui veulent suivre le Coran et la Sounna sont dans l’obligation de les appliquer par rapport à ce Minhadj qui est celui des croyants (compagnons).
Les exemples sont nombreux sur ce sujet, voila pourquoi il faut s’en tenir et s’appuyer sur la da’wa Salafiya.
Preuve dans la Sounna: Nous trouvons aussi des hadiths authentiques que le Prophète ( ) nous donne comme ordre de suivre sa Sounna et celle de ses compagnons. C’est à dire de pratiquer sa Sounna comme eux l’ont pratiquée.
Le hadith sur les 73 divisions :
« Les juifs se sont divisés en 71 factions et les chrétiens se sont divisés en 72 factions et ma communauté se divisera en 73 factions, toutes seront dans le feu excepté une seule, ils dirent (les Sahabas) laquelle ô messager d’Allah ? Il répondit : Ce sur quoi je suis aujourd’hui moi et mes compagnons (Sahabas) ” [Hadith Hassan (bon) : rapporté par At-Tirmidhi et par al Hakim dans al Moustadrak (1/128et 129)]
Le Prophète (Paix et Bénédictions d’Allah sur lui) a dit que sa communauté sera divisée en 73 divisions, et toutes iront en enfer, sauf une.
Les compagnons demandèrent à propos de celle qui n’irait pas en enfer. Il répondit, celle qui suivra ma Sounna et celle de mes compagnons et donc, ce hadith vient consolider le verset coranique précédent.
Dans un autre hadith, un compagnon demanda des conseils au Prophète Paix et Bénédictions d’Allah sur lui, celui ci lui recommanda de craindre Allah, de lui obéir, de ne pas s’égarer avec ceux qui vont venir plus tard, et il lui a dit aussi: « Vous avez ma Sounna et la Sounna des califes bien guidés, c’est à dire des compagnons » :
Le Prophète Paix et Bénédictions d’Allah sur lui a dit: “… Et celui d’entre vous qui vivra verra beaucoup de divergences. Attachez-vous alors fermement à ma Sounna et à la Sounna des califes bien guidés après moi. Et faites attention aux innovations, car toute innovation (bid’a) est un égarement” [rapporté par At-Tirmidhi].
Voilà donc quelques preuves dans le Coran et dans la Sounna qu’il est nécessaire de pratiquer comme les compagnons, sur une pratique totale, celle que l’on appelle “Minhadj”.
Quant aux paroles des Salafs Salih eux même sur ce sujet, ceux sur qui l’on peut dire les biens guidés d’Allah, car ceux sont eux les plus proches du Prophète (Paix et Bénédictions d’Allah sur lui) dans la compréhension de sa Sounna :
Le Prophète (Paix et Bénédictions d’Allah sur lui) a dit à un compagnon: « Si tu vois une pratique d’adoration qui n’est pas appliquée par mes compagnons, rejettes-la et ne la pratiques pas ! »
Ibn Mas ‘oud un jour rentrant dans la mosquée, trouva un cercle de musulmans qui pratiquaient le Dhikr (invocation verbale). Chacun d’eux, avait devant lui un petit tas de cailloux, et à tour de rôle les jetaient pour faire le Dhikr. Ibn Mas’ oud en voyant cela leur dit que c’était défendu. Non pas de faire le Dhikr en lui même, mais la façon dont ils faisaient ce Dhikr.
Il leur dit aussi que le Prophète (Paix et Bénédictions d’Allah sur lui) n’avait jamais fait cela, ni les compagnons et que c’était une nouvelle pratique donc innovatrice. [Voir «Siffat Salat An-Naby» du même auteur].
Les savants disent que même une petite innovation peut engendrer des choses très grave. De nombreux musulmans se sont égarés à cause de cela.
Le hadith du prophète (Paix et Bénédictions d’Allah sur lui) confirme cela en disant: « Toutes les innovations amènent à l’égarement et l’égarement amène au feu ».
Voila pourquoi en voyant cela, il est clair qu’il faut pratiquer le coran et la Sounna par rapport à la compréhension des compagnons, c’est à dire par rapport au Minhadj des Salafs Salih. Toute autre méthode de compréhension du Coran et de la Sounna est vouée à l’échec le plus concret, surtout pour la da’wa. Avoir déjà conscience de ce Minhadj et être convaincu de sa nécessité est déjà un grand pas dans la compréhension du Coran et de la Sounna.
[Fin des paroles du Sheikh].Source : www.alalbany.net – ما هي الدعوة السلفية ؟
Tiré de l’introduction du livre : « Siffat Salat An-Naby »
et de la conférence « Que signifie la da’wa As-Salafiya ? »
de Sheikh Muhammad Nasser Ad-Dinne Al Albani (Qu’Allah lui fasse miséricorde)
Traduction rapprochée : AbuKhadidja Al Djazairy | 25 Mouharam 1427 – Vendredi 24/02/2006