Sheikh Ahmad Bin Moubârak Al-Mazroû’iy
Mes bien-aimés, nul doute que la perte des êtres chers est une chose qui attriste le cœur, fait couler les larmes.
Et comme ces instants sont des plus difficiles, et ces moments des plus pénibles, lorsque l’individu perd un être qu’il aime.
Mais, par la permission d’Allâh سبحانه وتعالى, ils seront allégés pour celui à qui Allâh سبحانه وتعالى veut son soulagement, et cela en se faisant patienter et en espérant la récompense.
Et il y là mes bien-aimés, un certain nombre de points sur lesquels s’arrêter, qui réconfortent la personne lorsqu’elle perd un être qu’elle aime :
– Rappelle-toi donc que la mort est une vérité, et qu’il n’y a pas un être sans qu’il soit amené à boire sa coupe (1).
Et telle est la situation du bas-monde.
Il est en effet une demeure de passage et non une demeure d’éternité.
Et Djibrîl a effectivement dit au Prophète صلى الله عليه وسلم :
“aime qui tu voudras, tu en seras certes séparé” (2).
– Rappelle-toi qu’Allâh سبحانه وتعالى est doux, très miséricordieux, généreux envers Ses serviteurs.
Et qu’Il est bien plus miséricordieux envers Ses serviteurs que ne l’est la mère envers son enfant.
Le mort se dirige donc vers un Seigneur très miséricordieux, généreux, pardonneur, qui octroie Ses grâces en abondance.
Faites-vous donc une bonne opinion d’Allâh سبحانه وتعالى.
Aie foi en le décret et en la prédestination, en sachant que ce qu’Allâh a prédestiné se produira immanquablement, et que le bien – par la permission d’Allâh – réside dans ce qu’Allâh veut.
Allâh سبحانه وتعالى a dit (traduction approximative) :
“Nul malheur n’atteint (l’homme) que par la permission d’Allâh. Et quiconque croit en Allâh, (Allâh) guide son cœur. Allâh est Omniscient” (3).
– Rappelle-toi que le pire malheur est celui de la mort du Prophète صلى الله عليه وسلم.
Sa perte صلى الله عليه وسلم est en effet la plus grave calamité sur la communauté.
– Rappelle-toi que le Prophète صلى الله عليه وسلم a perdu tous ses bien-aimés : son épouse, son oncle paternel, son grand-père paternel, toutes ses filles, ils sont morts avant sa mort صلى الله عليه وسلم, sauf Fâtima.
Et quiconque regarde les malheurs d’autrui, se consolera.
Alors qu’en est-il s’il médite les malheurs du meilleur des Hommes, Mohammad صلى الله عليه وسلم ?!
– L’individu doit patienter et savoir que la patience est combinée à la victoire.
Et cette victoire est une victoire sur l’âme, et sur shaytân, qui s’efforce de faire entrer la tristesse en l’individu.
– Sache qu’il n’y a de calamité qui affecte le musulman, puis il patiente dessus, sans que celle-ci comporte un bien.
– Sache que lorsqu’Allâh aime un peuple, Il les éprouve.
Pourquoi ?
Afin d’augmenter leur rétribution, d’élever leur rang et purifier leur âme.
– Tiens-t’en à la formule de retour : innâ liLlâhi wa innâ ilayhi râdji3oûn.
En effet, cela console le cœur, épanouit la poitrine, empêche la langue d’exprimer le mécontentement, et Allâh en récompensera le serviteur par une maison au Paradis (traduction approximative) :
“Ceux-là reçoivent des bénédictions de leur Seigneur, ainsi que la miséricorde ; et ceux-là sont les biens guidés” (4).
– Rappelle-toi que le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit :
“Il n’y a pas un musulman qui soit affecté par un malheur, puis il dit ce qu’Allâh lui a ordonné :
Innâ liLlâhi wa innâ ilayhi râdji3oûn, Allâhoumma adjourniy fî mouśîbatiy wa ʼakhlif lî kheiran minhâ (5),
sans qu’Allâh le lui compense par meilleur.”(6).
– Rappelle-toi la récompense de celui qui perd un être cher.
Le Prophète صلى الله عليه وسلم a en effet dit :
“Allâh سبحانه وتعالى a dit (traduction approximative) :
Il n’y a de récompense et rétribution auprès de Moi pour un serviteur croyant, à qui J’ai saisi l’âme de son bien-aimé parmi les habitants du bas-monde puis il a espéré la récompense, si ce n’est le Paradis”” (7).
Ndlt :
(1) métaphore indiquant qu’il n’y a d’être sur terre sans qu’il soit voué à mourir
(2) jugé bon par Cheikh Al-Albâniy, voir silsila as-sahîha hadith n°831
(3) At-Taghabun, v11
(4) Al-Baqara, v157
(5) traduction approximative de l’invocation : C’est à Allâh que nous appartenons et c’est vers Lui que nous retournerons, Ô Allâh récompense-moi dans mon malheur et compense-le-moi par meilleur
(6) Sahîh Muslim (1531)
(7) Sahîh Al-Boukhâriy (5971)
Source : Publié par 3ilmchar3i.net